À Rennes, cette créatrice de vêtements pour enfant veut allier fun et durabilité
Le Télégramme/Elissa Abou Merhi le 15 décembre 2022 à 19h30
Avec son atelier Romy&Jim, la créatrice Léa Faure propose des accessoires et vêtements de 0 à 7 ans. Entre praticité, qualité et chic, elle s’amuse avant tout.
Léa Faure, créatrice de Romy&Jim, débarque fraîchement de Paris. Derrière un grand portail bleu, au premier étage de l’hôtel rue Saint-Guillaume, où se croisent architectes, artisans et psychologues, la jeune femme s’adonne à son nouveau métier : la couture. Sur son bureau, des coupes de tissus et une collection de créations pour enfants, comme des tabliers de cuisine et leurs toques assorties. L’ensemble, tout en douceur et en motifs colorés, qui viennent parer les doublures des vêtements.
Créations en tissus Oeko-Tex ou recyclés
« On me demande souvent pourquoi je fais de la création pour enfants, alors que je n’en ai pas encore », glisse l’Angevine d’origine. « On peut vraiment s’amuser, avec les couleurs, les matières, c’est doux et rigolo ». La démarche de Romy&Jim ? Allier pratique et qualité, avec une petite dose de chic. Ses tabliers de cuisine, par exemple, ont un velcro pour que l’enfant puisse l’attacher tout seul ; les gilets sont ajustables. La durabilité s’ancre avec la qualité des tissus. Ils sont tous certifiés Oeko-tex, garantis sans substances nocives pour la santé, la peau ou l’environnement.
Avec sa marque de vêtements pour enfants, Romy&Jim, Léa Faure propose des ensembles de qualité, chic et pratique
« Pour les enfants, il y a très peu de choix dans les stocks dormants », explique-t-elle, « et les parents ne sont pas forcément prêts à utiliser des tissus recyclés ». C’est une autre démarche que le travail qu’elle accomplit pour Rayone, plateforme qui met en lien des artisans avec des particuliers. Là, elle donne une seconde vie à des pièces avec des tissus recyclés, venant des fins de rouleaux de maisons de couture. Sur son plan de travail, sa dernière création : une doublure en soie sur une fourrure, envoyée par une cliente.
Devenir couturière, un changement de vie
Couplée à un syndrome de l’imposteur, l’aventure Romy&Jim est parfois compliquée. « C’est un savoir-faire devenu une expertise », confie Léa. Sa reconversion, elle l’assume en ayant appris sur le tas, sans formation. « La couture, ça a commencé par ma grand-mère, puis ma mère, » se souvient-elle. Un rire dans la gorge, la créatrice se souvient de ses années au collège ou au lycée, à faire ses propres sous-vêtements, ses robes de soirées. « Il n’y avait pas de fermetures, il fallait les enfiler en levant les bras ».
En pleine crise sanitaire, Léa renoue avec sa créativité
Au chômage technique, la cheffe de réception dans l'hôtellerie de luxe commence par faire des surblouses et des masques aux soignants, sur volontariat. Lorsque les hôtels et restaurants réouvrent leurs portes, Léa se laisse à nouveau entraîner par le quotidien. Après une saison en Suisse, la couture lui trotte toujours en tête. C’est une rencontre amoureuse qui la mène alors à Rennes, où elle décide de s’essayer pleinement à Romy&Jim.
L’univers Romy & Jim
Avec un sourire, Léa débarrasse la table et met de côté sa toute nouvelle machine à coudre. « Un cadeau de mes parents », partage-t-elle, qui représente bien plus que cela : un soutien, dans cette nouvelle aventure où elle se lance. Par des podcasts montés avec son frère, Léa introduit à son univers, raconte les histoires derrière ses créations.
Et son nom?
« Romy, c’est un clin d’œil à Romy Schneider que j’adore », partage Léa. Il manque pourtant quelque chose, un « Romy & » à la Bonnie & Clyde. Un ami anglais lui parle de Rosie&Jim, un de ses dessins animés d’enfance. Sorti en 90, l’année de sa naissance, et pour les enfants, le nom colle trop bien : l’atelier Romy&Jim prend vie. Il cherchera à faire son nid, tranquillement, sur la scène des créateurs rennais.